Les biostimulants au centre du jeu
S’il a sans doute été un peu moins porteur ces deux dernières années, le marché est dans une forte dynamique d’innovations et attire agrochimistes et investisseurs.
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Depuis un an, que de nouveautés sur le marché des biostimulants. Rien que si l’on regarde les homologations applicables en grandes cultures, on recense cette année trois biostimulants foliaires et trois activateurs de sol chez Agronutrition, une première solution biostimulante pour Bioline Agrosciences avec Zeamax, une autre (Vegenergy) chez Tradecorp, la gamme Lybra pour Italpollina… « Année après année, la part des ventes en grandes cultures croît par rapport à celle en cultures spé, confirme Laurent Largant, délégué général d’Afaïa. Il n’y a pas si longtemps, le ratio était d’1/3 — 2/3, il s’approche maintenant de 50-50 et va connaître une inversion dans quelques années. » Selon lui, le marché est toujours en croissance d’environ 10 % par an, sur la base d’enquêtes internes, et « la crise sanitaire n’arrêtera pas la dynamique ». Dans la vague 2020 de notre sondage Agrodistribution-ADquation, 27 % des agriculteurs interrogés déclarent utiliser des biostimulants. Onze points de plus que l’an dernier ! En revanche, en termes d’hectares déployés, les données Kynetec, sur lesquelles s’appuie l’Unifa, font apparaître en grandes cultures deux années consécutives de baisse : − 11 % entre 2018-2019 (impasse en fongicides, chute des surfaces de colza) et − 7 % en 2019-2020 (retrait des cultures d’hiver). Mais la dynamique est bien là !
Toujours une croissance à 2 chiffres
Si l’on se réfère à notre palmarès page 48, les entreprises poursuivent aussi leur croissance à deux chiffres : Italpollina France progresse de 23 %, Valagro France de 11 %, Biovitis de 17 % avec 100 000 ha déployés. « Ceux qui veulent avancer avancent », témoigne d’ailleurs son PDG, Jean-Yves Berthon, évoquant tout de même une distribution à deux vitesses. Pour embarquer plus de monde, plusieurs partenaires, dont Afaïa, s’inscrivent dans une initiative européenne, « Biostimulant Academy », coordonnée par Akinao. Elle vise à promouvoir l’utilisation des biostimulants en mettant en œuvre des formations digitales sur les biostimulants auprès de différents publics (distributeurs, prescripteurs, utilisateurs, etc.) et en diffusant les compétences et les connaissances scientifiques validées par des experts.
Dans le secteur cette année, l’opération majeure aura été la prise en main de Valagro par Syngenta (lire ci-dessous). Preuve une nouvelle fois du mouvement des agrochimistes vers les biostimulants. Après UPL qui a intégré Goëmar, et qui aujourd’hui commence à associer produits de biocontrôle et biostimulants au travers de sa nouvelle offre Nutrition Santé. Ou Rovensa, qui a racheté Tradecorp (dirigé d’ailleurs depuis fin septembre par Rémi Lacaille) et qui est en train de mettre la main sur Oro Agri.
Levées de fonds tous azimuts
Des investisseurs financiers sont également à l’affût, à l’image de Motion Equity Partners, qui vient d’entrer au capital du Groupe Olmix (6 M€ de biostimulants, 11,5 M€ d’engrais organiques et organo-minéraux) au côté de la holding de son fondateur, Hervé Balusson. Ceci dans l’optique d’un contrôle conjoint au travers de la société Bioalg Holding, nouvel actionnaire détenant 95 % du capital et des droits de vote d’Olmix. Dans la foulée, Jean-Christophe Juilliard (ex-DG de Limagrain) a été nommé DG.
Axioma France, spécialisée dans la conception de biosolutions issues d’actifs naturels, a clos également cette année une levée de fonds de 1,5 M€. La start-up corrézienne est en train d’intégrer une nouvelle usine de production à Brive-la-Gaillarde pour janvier 2021. Elle ambitionne de passer de 17 à 50 salariés à l’horizon 2023.
Agrimer est également en train d’achever pour février le doublement de son site de production (7 500 m2), à Plouguerneau, et a terminé les travaux de quadruplement de ses laboratoires (photo ci-contre). La société finistérienne, spécialisée dans la production d’extraits d’algues (laminaires), aura investi plus de 6 M€. Elle vient en outre, fait unique parmi les fabricants de biostimulants à base d’algues, de recevoir le label EPV (Entreprise du patrimoine vivant), qui met à l’honneur des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.
Enfin, de son côté, Italpollina annoncera « des projets très importants en 2021 », pour ses 50 ans.
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